Ah ça courir, ils savent faire, mais lorsqu’il s’agit de marcher, de faire une randonnée, on les entend déjà râler avant d’avoir commencé ! Il y a certes, un âge critique, entre 3 et 5 ans où clairement il est compliqué de randonner avec les enfants. Parce qu’ils sont trop lourds pour être portés et qu’ils passeront plus de temps à piétiner qu’à avancer réellement. En grandissant, ils peuvent effectuer de plus longues distances et y trouver de véritables intérêts.
Randonnée des passerelles, Alquezar, Espagne
Marcher pour se retrouver
Marcher est un vrai plaisir. La randonnée permet de se retrouver ensemble, sans être interrompu par la sonnerie du téléphone ou par la vue du tas de linge sale. C’est une activité simple, facile à mettre en place, qui ne coute pas chère et qui permet de partager un moment agréable en famille.
Promenade sur les anciens marais salants de Peyriac-de-mer
Marcher pour se surpasser
Tout le monde le sait, faire de l’exercice c’est bon pour la santé et cela procure un meilleur sommeil et moins d’agitation. L’équation (de cet exercice !) est également valable pour les enfants. Ils développeront aussi leur agilité et leur endurance. La marche est en plus un excellent moyen de se surpasser.
L’idée n’est pas de s’aventurer dans des treks avec des enfants mais de se lancer de petits défis en famille pour leur donner le goût de l’effort.
Commencez par quelques kilomètres sans dénivelé et augmentez progressivement la difficulté, tout en gardant à l’esprit d’essayer d’évoluer sur des terrains ludiques pour les enfants pour ne pas les mettre en difficulté. Ainsi, oubliez les randonnées sous une chaleur de plomb au milieu de paysages désertiques, privilégiez les grands espaces avec une faune et une flore abondante. Ils ressortiront grandis et fiers de leurs exploits.
La superbe randonnée de Malham Cove dans le Yorkshire
Marcher pour explorer
Explorer des endroits cachés, des endroits secrets, des endroits où l’on ne peut pas aller autrement qu’en marchant. Aujourd’hui nous pouvons nous déplacer partout : faire des roadtrip en voiture, parcourir le monde en avion ou encore voyager de son canapé avec Google maps. La marche permet d’aller là où les nouvelles technologies ne peuvent pas nous emmener. Si il ne reste plus beaucoup d’endroits inexplorés à découvrir dans le Monde, la marche permet la découverte attentive d’une zone bien particulière.
N’oubliez pas d’emporter avec vous une paire de jumelles adaptées, un kit de moulage d’empreintes, une boussole, un opinel ou une petite loupe. De l’infiniment grand à l’infiniment petit, la Nature est un monde à explorer quand on est petit.
22 mois, promenade autour des marmites bouillonnantes à Hveragerdi en Islande
Marcher pour ne plus courir
Dans un monde où nous voulons toujours aller plus vite, en voiture, en avion, avec la 4G.
Dans les rues et sur les trottoirs, le moteur électrique a remplacé le mouvement des pieds sur les vélos ou les trottinettes.
Nos enfants peuvent même avancer tout en restant statiques avec de nouveaux engins comme les hoverboard ou les gyroroues.
Prendre le temps de marcher quand on pourrait courir, nous force à ralentir et à apprécier le temps qui s’écoule. Nos longues randonnées à Madère, nous ont vraiment donné l’impression de profiter davantage de l’instant présent. Avec les enfants, sans pression aucune, nous marchons à leur rythme. Au rythme de leur découverte de la Nature, à contempler un paysage, tremper les mains dans une levada, escalader les rochers.
Pendant l’une de nos randonnées à Madère
Marcher pour apprendre
En marchant, les enfants n’apprendront pas leur grammaire ou leurs tables de multiplication. Mais ils mettront leurs sens en éveil et apprendront tout autant sinon plus au milieu de la Nature.
Il y a des apprentissages très pragmatiques comme respecter les règles de sécurité en randonnée pour ne pas se mettre en danger en regardant où l’on met les pieds. Et puis il y a des apprentissages qui feront appel aux sens des enfants. Chercher des empreintes, sentir les fleurs, écouter le bourdonnement des abeilles, toucher l’écorce des arbres, goûter des fraises sauvages. Tous ces apprentissages seront prétextes selon vos propres connaissances à développer. Sur le cycle de vie d’une plante, sur le nom des fleurs, sur le rôle des abeilles dans notre écosystème. Ou encore sur le cycle des saisons, sur le rôle du soleil, sur notre système solaire et notre existence sur Terre. Et dévier ainsi sur des sujets plus philosophiques.
Bref, autant de thèmes à aborder avec nos enfants qui sont une porte ouverte au dialogue, à l’échange et à une meilleure mémorisation. Car nous retenons ce que nous voyons, ce que nous expérimentons.
Plus simplement, le prétexte d’une randonnée peut également être culturel avec la visite d’un château fort ou plus récréatif comme la baignade dans un lac. Les enfants adoreront !
Randonnée au pays des volcans et des animaux sauvages, Costa Rica
Marcher pour s’amuser
Pour rendre les randonnées attractives pour les enfants, vous pouvez organiser de petits jeux faciles.
Nous jouons souvent à énumérer les lettres de l’alphabet et à trouver des objets, des choses, des personnes que nous croisons. A comme arbre, B comme branches, C comme « c’est quand qu’on arrive !?! ».
Pour motiver les troupes vous pouvez aussi leur lancer des défis et jouer à cherche et trouve. Si vous avez un peu le temps, vous pouvez leur préparer un petit bingo de la nature. Chacun des enfants devant cocher les choses à trouver pendant leur randonnée pour valider leur grille. Oiseau, feuille, fleur, empreinte d’animaux, arbre, caillou, coquillages… Tout est prétexte pour captiver leur attention et les détourner du nombre de kilomètres qu’il reste à parcourir.
The Narrows, Zion National Park, USA
Je vous laisse avec une citation de Jacques Lacarrière, écrivain et marcheur.
« Demandez à quelqu’un de fermer les yeux et de dire spontanément, sans aucune réflexion, ce qu’évoque pour lui le mot “marche”. Le plus souvent, il répondra : sentier, soleil, vent, ciel, horizon, espace. Je me suis amusé à cette expérience et j’ai été surpris par ces réponses. Car “marche” pourrait évoquer aussi bien : pluie, tempête, sueur, fatigue, ampoule, cor aux pieds, entorse, chute, enlisement, engloutissement. Mais il semble que ces dernières associations — qui eussent été courantes aux siècles précédents — ne viennent plus à l’esprit aujourd’hui. Comme si le seul mot de marche libérait des rêves inexprimés ou non vécus, des besoins d’espace et d’horizon, et surtout des désirs de liberté, d’imprévu, d’aventure . »
2 commentaires
Elsa
23 novembre 2018 at 20 h 40 minMerci pour ce bel article qui me parle beaucoup et m’inspire pour aller marcher avec mon petit garçon de 2 ans et demi.
Pépette
25 novembre 2018 at 19 h 31 minMerci pour ton message ! A partir de 2 ans et demi, tu peux faire de petites marches, 1 à 2 kms, en forêt ou à la mer c’est un bon début !